Pré-image / spectacle « Éclipses » - Cie Les Passeurs, Lucile Jourdan, mai 2022

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ECLIPSES

Comédie dramatique

Un chalet isolé est à vendre. Trois femmes le visite.

Annette, l’écolo du pays, Gaby, la kiné extrasensorielle, et Simone, Professeure agrégée de l’Université. Dehors la nuit s’est faite plus dense, la tempête de neige plus violente, et l’agente immobilière qui n’arrive pas…

La nuit sera longue dans le vide des montagnes.

Elles devront s‘entraider et apprivoiser leurs mystères. Se découvrir unies par les luttes et les rires.

Dans cette nuit incertaine qui les assemble jusqu’au vertige, elles se révèlent leurs dépendances intimes, des plus futiles aux plus tragiques, passant de l’ombre à la lumière.

Jusqu’à danser sur l’horizon…

 

Les personnages :

Le chalet

Des montagnes blanches et des sapins cotonneux, à perte de vue.

Comme posé là au milieu de nulle part, un chalet, tout vêtu de bois.

Vieux, fermé, majestueux, il trône face au chemin escarpé qui monte jusqu’à lui en zigzagant à travers la forêt.Et sur la balustrade de l’étroit balcon qui longe toute la bâtisse, une chouette hulotte contemple l’espace. Elle hulule. Son chant résonne dans la vallée.

Tombe la neige, tranquillement, pour le moment, en petits flocons doux.

 

 

Simone

J’ai ma mère, en maillot de bain, au-dessus de moi. Elle me parle mais je n’entends pas. Je jouais sur les rochers avec ma pelle et mon seau et maintenant, je coule… allongée au fond de l’eau comme un poisson qui ne bouge pas. Je la vois au-dessus de moi dans le brouillard. Je ne sens même pas mes larmes mais je sais que je pleure. (extrait Éclipses)

Maîtresse de conférence, enseigne à l’université la philosophie, psychologie et poésie. Elle garde le charme discret de la bourgeoisie, elle écrit et cherche en endroit calme, loin du bruit du monde, et pas trop loin de sa mère.

Elle aime prendre sa voiture et rouler aussi loin qu’elle peut.

Elle fume, et fredonne souvent les bribes d’une chanson.

Bottes à talons carrés, long manteau gris, lunettes de vue, toque de fourrure synthétique à la russe et, pesant sur son corps fin, en bandoulière, un sac à main cartable. C’est Simone Martelle

 

 

Gaby

Je danse sur la grande scène en costume de panthère rose, au milieu des autres. Je danse devant cette salle toute noire. J’entends le vide qui respire. Je les sens comme des mouches, collées à ma peau, bourdonnant sur mon visage, dans mes cheveux. Elles me boivent, moi, leur élixir de vie. Je les laisse faire. En échange, elles me soulèvent, légère comme une allumette. Je m’élance, brûlante, dans un bond infini.(extrait)

kiné depuis 25 ans dans un centre de rééducation pour grands accidentés, qui cherche a peaufiner ces intuitions médiumniques, aimerait une résidence secondaire pour se ressourcer et ouvrir toutes les portes de sa perception sensorielle.

Elle aime se connecter aux bonnes ondes, mais c’est surtout en pianotant sur son téléphone qu’elle s’emballe, qu’elle s’allume, qu’elle s’enflamme.

Doudoune à capuche dorée, baskets et collants colorés, longue jupe fendue et fleurie.

C’est Gaby Bonnat diminutif de Gabrielle

 

 

Annette

J’ouvre les yeux et je vois loin. Je marche. Je marche loin de vos cierges, vos messes, vos dindes de Noël. Je marche, pleine d’air. Je suis dans ma maison jusqu’au bout de la terre. J’ai un arc. Je vois clair. Un jour je lâcherai ma flèche. Impeccable et sans pitié. (extrait)

Écolo du pays, C’est une petite graine qui a pousser là, toute seule, courageuse, unique, ça la rend vulnérable, mais elle tient le coup parce qu’elle connaît bien le terrain. Cette baraque elle la veut, parce que c’est sa terre et son sang. Un brin impulsive et les deux pieds sur terre, elle est touche à tout et bricole les objets comme les histoires .

Bonnet visé sur la tête, une sobre et épaisse combinaison de ski, un immense sac à dos sur ses épaules. Elle mâche son chewing-gum, sans aucun sourire.

C’est Annette avec 2 N et 2 T. Équilibrée.

Il s’agit de l’Eclipse de trois femmes coupées du monde, pendant toute une nuit de tempête de neige.

Trois femmes seules, courageuses, combatives, debout.

Elles se sont construites au fil des luttes et des confrontations au monde, aux autres, dans des certitudes, des principes, des engagements, par lesquelles elles se définissent, s’affirment, résistent. Elles cherchent un point d’ancrage pour assumer leur singularité, et aller au bout de leurs engagements respectifs. Elles imaginent chacune que le Chalet est cet endroit rêvé, pour elle seule.

Mais elles sont toutes les trois au moment de bascule où on découvre que ce qui a permis l’équilibre, peut précisément aussi être le point de déséquilibre.

Il faut parfois passer par les gouffres et les exorcismes, pour ouvrir la voie à d’autres perspectives.

La tempête de neige va les éclipser du monde toute une nuit.

Bloquée ensemble malgré elles, elles vont se dévoiler les unes aux autres, par glissements progressifs.

Le Chalet deviendra une entité organique à part entière, qui va les déplacer, au sens propre comme au sens figuré.

Les mouvoir et les émouvoir, les mettre dans tous leurs états.

Dans l’obscurité de la nuit, des lumières s’allument. Réelles, fantastiques, magiques ou métaphoriques.

Les éléments visibles et invisibles, vont s’allier pour leur faire tomber les masques, libérer d’autres énergies, pour aller d’un visage connu vers un inconnu d’elles-mêmes.

De glissements en glissements, avec impertinence, irrévérence, insolence, ces trois femmes-sorcières, ensemble malgré elles, vont faire face à leurs gouffres, à leurs manques et à leurs addictions.

Dans l’éclipse de cette nuit étrange, elles vont se rencontrer, dans le trop plein, le débordement, la joie et le foisonnement de la parole libérée, et de la pudeur envolée – pour réapparaître au petit jour, transformées par la confiance et la solidarité.

De quoi a-t-on besoin de vivre, pour que la vie ait un sens pour soi ? À quoi s’attache-t-on pour donner sens à sa vie ? Et jusqu’où cet attachement nous porte ? Ou à partir de quand cet attachement nous pousse dans l’abîme ?

Au-delà de la morale et du préjugé, il s’agit petit à petit d’écoute, de rencontre des différences et d’acceptation de soi – comme on est. Pour sortir de la pesanteur du fatalisme, sortir de la solitude dans un monde de rejet et d’entraves. Pour trouver dans la rencontre, d’autres forces insoupçonnées en soi.

Il y a de l’absurde, du fantastique, et du merveilleux dans Eclipses. Une sorte de réalisme magique ultra contemporain. La pièce est ancrée dans les problématiques actuelles, mais elle décolle dans la folie pas sage des mondes souterrains et des chamanes.

Anne Cantineau 

Fiche technique

Éclipses

 

résidences et création 

– 20 au 25 Novembre 2022 à (LADA) à Le Broc (06) /

– 19 au 23 décembre 2022 au Théâtre du Briançonnais (05)

– 20 au 25 Février 2023 à La Passerelle_ Pont de Menat- Combrailles (63)

– 13 au 17 mars 2023 à (LADA) à Le Broc (06)

Sortie de création publique

– Samedi 18 mars 2023 à (LADA) à Le Broc (06) / Coproducteur

 


Représentations: 

les 9 et 10 Janvier 2024 //  Théâtre du Briançonnais

le 9 janvier à 14h00 et 20h30 / le 10 janvier à 20h30

Le 12 janvier à 20h30 // Théâtre de Pertuis (84)

 

Dossier de presse à télécharger

Éclipses

TEXTE de Sophie Lannefranque et Sabine Tamisier

MISE EN SCENE de Lucile Jourdan et Anne Cantineau

JEU : Stéphanie Rongeot, Gentiane Pierre, Lucile Jourdan

SCÉNOGRAPHIE / VISUELS : Isabelle Fournier

LUMIÈRES : Catherine Reverseau

SON: Myrtille Arurault

REGIE PLATEAU : Nicolas Thibault

ASSISTANT MISE EN SCENE / PRODUCTION :  Alain Fillit

CONCEPTION / PRODUCTION : Compagnie Les Passeurs

COPRODUCTION : Les Arts d’Azur – Le Broc (06), Théâtre du Briançonnais – Briançon (05), La Passerelle-Pont-de-Menat (63)

Avec les soutien de : DRAC Paca, Région Sud, Département 05, Spedidam